Le Maroc en polaroïds : les vertus de la photographie instantanée (1/2)


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Lorsque nous prenons des photos de personnes ou d'un lieu, nous ne sommes parfois pas loin de penser que, du moins symboliquement, nous en emportons une partie avec nous. Et si pour une fois nous en laissions davantage ?

Les vertus de la photographie instantanée, polaroid au Maroc

Une histoire de consentement

Chaque lieu que nous visitons est traversé par certains axes clés tels que le territoire, la culture ou ce que l’on nomme “idiosyncrasie”, autrement dit la manière d'être particulière. Lors d’un récent voyage effectué au Maroc, nous avons pu constater qu’à l’heure de braquer nos appareils photo, sans même parfois montrer l'intention de photographier une personne en particulier, mais plutôt l'espace en général, de nombreux passants ont tendance à se couvrir ou à simplement dire “non”, d'un geste ou d'une parole. À l’heure d’analyser ce type de réaction, nous pouvons établir un lien avec la culture locale, dans laquelle les gens ont tendance à préserver leurs coutumes au même titre que leur image et leur idée de la vie privée, jusque dans les lieux publics, occupés d’une manière distincte que dans les pays dits occidentaux. Ici se joue une conception différente du territoire et de la manière de se comporter en société au sein de celui-ci, ce qui peut paraître en décalage avec l’immense générosité d’un peuple qui désire simplement protéger son image et ne pas se laisser photographier sans son consentement.

Un pont entre le photographe et le photographié

Comment donc procéder à l’heure de photographier un tel territoire ? Comment pouvons-nous établir un lien à partir duquel photographier et raconter une histoire en images ? Nous devons être conscients que le voyageur emporte souvent bien plus que ce qu’il ne laisse, ce qui génère une certaine distance avec les personnes et les peuples visités. C’est dans cette optique que nous avons décidé d'inclure un appareil photo instantané dans notre matériel photographique. Bien qu'il dispose d’un fonctionnement très différent de ce à quoi nous sommes habitués (exposition 100% automatique, aspect “jouet” et tirages de taille minimale), emporter cet appareil a probablement été la meilleure décision que nous avons prise, nous permettant d’une certaine manière de combler ce fossé et établir un pont entre nous et les gens qui ont croisé notre route. Voici la première partie de ces quelques histoires issues de nos rencontres.


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Saïd - cuisinier à Essaouira 

Saïd est la première personne que nous avons photographiée à notre arrivée à Essaouira. Avec un beau sourire et un goût prononcé pour la conversation, il nous a offert notre premier plat de lentilles du voyage accompagné d'un bon pain et, bien sûr, du fameux thé marocain. L'un des nombreux cuisiniers qui prépare ses délices dans de petites charrettes devant une place avec quelques tables et chaises où les locaux s'installent pour un repas sur le pouce. Saïd nous parle de ses nombreux séjours en France qui font de lui un grand connaisseur du sud. L'idée d'une photo l'enthousiasme rapidement et en plus de son propre portrait, il nous demande un cliché supplémentaire de nous trois, ce que nous décidons de garder en souvenir.

Sofiane - vendeur de jus de fruits à Essaouira 

Avec Sofiane, la connexion par la langue espagnole que nous parlons tous les deux a été presque instantanée. Il l'avait appris à l'université, comme il nous l'a dit, et cela, ajouté à sa gentillesse, nous a tout de suite donné l'idée d'une photo, dont voilà le résultat. Nous n'avons par ailleurs pas hésité à lui rendre visite les jours suivants et à goûter ses délicieux jus, son stand étant un arrêt obligatoire avant l’entrée dans le port d’Essaouira, lieu incontournable que nous avons photographié plusieurs fois.

Omar, Fatiha et Ilham - tenants d’un snack à Essaouira 

Le snack d'Omar est l'un des rares ouverts avant l'aube ce jour-là. À l'intérieur, un homme d’apparence bourrue est à la tâche, deux autres discutent assis à une table pendant qu'une femme pétrit du pain et une plus jeune prépare le thé au fond de la salle. Nos sens sont directement sollicités : nous sommes au bon endroit pour prendre notre petit-déjeuner et, pourquoi pas, faire quelques images. Bien que nous ayons du mal à communiquer, lorsque le premier cliché sort de l’appareil, des sourires font leur apparition et l’intérêt grandit chez tous les présents. Lorsque nous leur demandons leurs noms, la jeune femme qui servait le thé se présente comme Ilham et nous sert de traductrice devant Fatiha et un jeune homme arrivé peu après qui nous dit en désignant le maître des lieux : “ et il s'appelle Omar... Omar "Moustache !".

Ahmed et Jimmy - dresseur et chameau à Sidi Kaouki

Au guidon d'un scooter aux conditions douteuses, nous sommes arrivés un après-midi à Sidi Kaouki, l'une des stations balnéaires préférées des surfeurs, où nous nous sommes arrêtés pour nous hydrater après une chaude journée sur la route. C'est là que nous avons rencontré Ahmed et son très sympathique chameau Jimmy, qui a volontiers accepté que nous le prenions en photo. Ahmed possède plusieurs chameaux et propose des promenades le long de la côte aux visiteurs de la plage.

Mohamed - artisan du bois, Essaouira

Après une longue journée de marche, un artisan qui s'apprête à fermer sa boutique nous offre un aperçu de son métier. Dans une minuscule boutique remplie de petits objets en bois, Mohamed travaille tous les jours le bois du thuya accompagné de ses deux petites chiennes, façonnant des coffres et des jeux en ébène à la finition impeccable. Un artisan qui a aussi un lien particulier avec la photographie puisqu'il a réussi à conserver précieusement un album photo où il garde les images de ses débuts et de sa famille, mais aussi des nombreux voyageurs qui, comme nous, sont passés par sa boutique et ont eu le luxe de le rencontrer. Sur une petite étagère, son adresse postale est inscrite pour tous ceux qui souhaitent lui envoyer une photo, qu'il conservera précieusement dans son grand coffre à souvenirs.

Voici la première partie de cette chronique qui se termine. On espère que ce récit vous aura plu et qu’il vous aura surtout donné envie de vous essayer à la photographie instantanée lors de votre prochain voyage !

Pour lire la seconde partie, rendez-vous ici.


jack solle et carolina luna

Jack Solle et Carolina Luna

Fondateurs de Préludes Photo, nous sommes férus de photographie de rue, de voyage et de paysage, et transmettons notre passion pour la narration visuelle à la croisée de nombreux chemins photographiques dans les formations que nous proposons en France et à l’étranger.


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