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Alors que la première édition de notre mentorat photo en ligne vient tout juste de se conclure par la publication d’un magazine réunissant les projets des participants et une superbe exposition collective dans la galerie Jeito Photo, dont le vernissage a eu lieu le 7 juin 2024, nous souhaitons vous présenter ces œuvres personnelles développées par un groupe de photographes talentueux. Après le projet d’Agnès Besson, nous allons évoquer aujourd’hui celui de Diane Volle, qui avec “Des bouts de soi” nous invite à un voyage émouvant qui rappelle par moment les expériences de Sophie Calle, où l’introspection et la narration personnelle prennent le devant de la scène.

Le début de la démarche

Mars 2020, confinée comme tant d'autres, Diane se retrouve sans modèle à découvrir, sans paysage à capturer, sans aventure à planifier. Dans un élan vital, elle décide de changer d’angle et de tourner l’appareil photo vers elle-même. Elle décide de se regarder, de mettre en lumière les parties de son corps qu'elle avait l'habitude d'ignorer ou de refuser. Son objectif était de se concentrer sur ce qu’elle n’aimait pas physiquement et de découvrir ce qui se cachait derrière, psychologiquement. Ce travail d’introspection lui a permis de confronter ses peurs, de comprendre ses épreuves et de raconter une version d’elle-même qui se voit réellement.

Diane explique : "Coincé dans son propre corps, on a parfois du mal à l’accepter, à l’aimer pour ce qu’il est, et surtout pour ce qu’il fait. Me voir sous cet angle m’a permis d’accepter un peu mieux ces représentations de moi, de confronter mon œil, de me comprendre, m’apprendre. De cette bulle, cette apnée du réel, est ressortie une trentaine de photographies : celles qui tuent le son du doute, celles qui rappellent les évidences."

Un projet décuplé par l’expérience du mentorat

Au sein du mentorat, Diane a su assez rapidement ce qu'elle recherchait, étendre ce projet fait à l’origine d’autoportraits vers les autres, en s’appuyant sur cette démarche initiée quelques années en arrière. Son esthétique et son regard déjà bien définis, ce sont davantage les rencontres avec ses modèles, émotionnellement intenses et parfois compliquées à organiser qui lui ont demandé le plus d’effort. Elle a cependant fait preuve de beaucoup de rigueur pour permettre ces moments d’échanges intimes. Elle a souvent utilisé les mots comme premier contact, invitant ses modèles à remplir un questionnaire avant les séances, permettant d’effleurer les thématiques sur lesquelles se concentrer. Allier un thème aussi délicat, sensible et poétique avec une telle organisation a été indispensable pour la réussite de ce projet.

L'Exposition chez Jeito Photo

La participation de Diane à l’exposition collective de Jeito lui a permis de proposer des œuvres à part entière, un superbe prolongement de sa narration prenant véritablement corps dans un espace dédié. Un modèle en fer, sur lequel étaient accrochées certaines de ses images, invitait les spectateurs à découvrir son travail de manière interactive.

Un cadre avec un voile suspendu, élément clé d'une mini-série de Diane, évoquait lui la fragilité des corps et notre vision de ces parties que nous n’aimons pas, et qu’il nous faut pour autant accepter. C’est d’ailleurs cette photo à la force symbolique impressionnante qui a été choisie comme couverture du magazine que nous avons imprimé pour l’occasion (et que vous pouvez commander par ici !). Ce magazine, le premier de son genre, est le début d'une longue série que nous espérons pouvoir continuer à produire.

Diane Volle, par son travail, nous aura ainsi proposé une superbe exploration intime et poétique de l'acceptation de soi, touchant aux émotions et à l’humanité de chacun de ses sujets.

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