Jeito Photo, un espace photo-sensible qui fait bouger les lignes de la photographie

Bienvenue à la Galerie Photo Jeito, qui expose les participants au mentorat photo organisé par Jeito Photo

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Louis Perrin découvre la photographie à travers le reportage en 2013. Vivant alors au Brésil, il occupe le plus clair de son temps libre à photographier. Formé par la suite à la prestigieuse école EFTI à Madrid en photo contemporaine, il démarre dans la profession à travers des reportages divers, vouant notamment un fort intérêt à la photographie documentaire et de rue. Il retourne après la crise du COVID dans sa ville natale, Saint-Etienne, avec l’envie de créer un espace dédié à la photographie. C’est chose faite depuis janvier 2023. Jeito Photo est aujourd’hui un lieu d’échanges et d’apprentissage, une communauté en devenir et un outil mis à disposition des passionnés de l’image. De plus, la galerie est partenaire de notre mentorat photo annuel. Entretien.

Jeito remet la photo argentique au goût du jour. - © Photo Progrès / Loïc TODESCO

Préludes Photo (P.P) : Bonjour Louis, peux-tu te présenter à notre communauté et nous raconter comment ta passion avec la photographie a émergé?

Louis Perrin, photographe et fondateur de Jeito Photo, un espace dédié à la photographie à Saint-Etienne.

Louis Perrin (L.P.) : La photographie a concrètement débuté pour moi en 2013, mais c'est un médium avec lequel j'ai toujours eu une relation depuis la fin de l'adolescence et le graffiti, que je pratiquais assidûment. Cela permettait d'enregistrer et de garder en mémoire nos réalisations.

En 2013, ma rencontre avec Christophe Simon, photographe de l’Agence France-Presse basé à Rio a été déterminante, et c'est là que j'ai réellement commencé à photographier les endroits où j'évoluais. Cette expérience m'a fait me réinventer, et elle a marqué le début d'une nouvelle passion pour la photographie.

P.P. : Comment ses expériences ont-elles influencé ton travail photo centré sur la photographie documentaire de rue ?

L.P. : Les expériences vécues en dehors de Saint-Etienne, ma ville natale, ont été déterminantes dans mon cheminement photographique. Être dans un nouvel environnement m'a poussé à toujours avoir mon appareil photo avec moi, comme un ustensile essentiel. En évoluant dans les favelas et les communautés, le graffiti a joué un rôle important, me permettant d'être accepté par les gens que je photographiais. Plutôt qu'un simple voyeur, j'essaie d'interagir avec la communauté, en me rapprochant du reportage et de la photographie de rue.

Les années brésiliennes de Louis ont influencé jusqu’au nom “Jeito”, qui en portugais signifie “La façon, la manière” - © Louis Perrin

P.P. : Comment s'est déroulé ton parcours jusqu'à ton retour à Saint-Etienne ?

L.P. : J'ai ressenti l'envie de plonger davantage dans la photographie après ma rencontre avec la photographe brésilienne Angélica Dass et son projet Humanæ. Cela m'a poussé à approfondir mes connaissances, en particulier sur la vision et l'approche des sujets photographiques. J'ai décidé d’étudier pendant un an et demi à Madrid, dans un Master en photo contemporaine et gestion de projet, ce qui a radicalement changé ma vision de la photographie. J'ai pris conscience de l'importance de photographier dans mon propre milieu.

Après mon séjour à Madrid, je suis retourné vivre au Brésil et j'ai réellement commencé à travailler sérieusement avec la photographie. Cependant, la pandémie de Covid-19 est venue perturber mes projets, notamment en rendant difficile l'accès aux produits nécessaires pour la photographie argentique, une pratique que je souhaitais développer.

Malgré ces frustrations, j’ai continué à m’investir davantage dans la photographie argentique. Cette détermination m'a poussé à persévérer et à travailler sur des projets personnels. Aujourd'hui, je continue à vivre de la photographie, en réalisant des reportages et en collaborant avec des entreprises pour des projets qui m'intéressent.

C’est notamment l’envie de devenir autonome dans son processus créatif, de la prise de vue au développement, qui a poussé Louis a revenir à Saint-Etienne et à y créer Jeito Photo.

C’est notamment l’envie de devenir autonome dans son processus créatif qui a poussé Louis a revenir à Saint-Etienne et à y créer Jeito Photo.

P.P. : T’as finalement ouvert Jeito Photo en ce début d’année 2023 ? Peux-tu nous présenter ce projet ?

L.P. : Alors, c’est ce que j’appelle un lieu photo-sensible, un espace qui englobe plusieurs aspects de la photographie. On y trouve une boutique de matériel photo argentique, des photos exposées ainsi qu'un laboratoire accessible pour ceux qui souhaitent s'initier au processus de développement. Il est également possible de louer cet espace pour développer ses propres images. Partager ses connaissances à travers ce lieu est essentiel, car moi-même, en revenant à Saint-Étienne, j'ai bénéficié de la générosité de personnes qui ont partagé leur savoir en matière de laboratoire photographique. J’ai parfois l’impression que cet esprit de transmission est propre à Saint-Étienne, et on ne le retrouve pas forcément dans des grandes villes comme Lyon ou Paris.

Les ateliers d’initiation au développement n’ont par tardé à faire le plein.

Les ateliers d’initiation et de développement ne sont pas uniquement animés par moi, mais aussi par Jean-Pierre Rigaud et Maxime Pronchery, deux grands professionnels. Cela permet à quelqu'un qui achète un appareil photo par exemple, d'apprendre à développer ses propres photos et de s'initier à tout le processus. Ce cheminement est passionnant et rassemble de plus en plus de personnes pour échanger, discuter et partager autour de cette pratique.

P.P. : Jeito c’est aussi une galerie. Comment choisis-tu les artistes exposés ?

L.P. : Il faut qu'il y ait une affinité dans l'image. Nous ne sommes pas ouverts à tout et n'importe quoi, mais il n'y a pas de porte fermée non plus. Les expositions sont variées, allant du personnel à des projets plus documentaires. La première exposition, "J'écoute Istanbul, les yeux ouverts." réalisée par Maxime Pronchery, a été très importante pour moi car il est un photographe proche du projet. La deuxième expo, "Voyage Intérieur" de Carolina Luna (membre de Préludes Photo), était plus introspective, avec une recherche esthétique intéressante et unique.

La galerie a fait le plein en début d’année lors du vernissage de la première exposition, “J'écoute Istanbul, les yeux ouverts." de Maxime Pronchery, talentueux photographe stéphanois.

On navigue jusqu’ici entre le documentaire et la photo de rue, mais nous restons ouverts à tout type de travaux. La prochaine exposition sera celle de Sofiane Aïssi, une première exposition en noir et blanc sur les États-Unis, prévue pour septembre. Sofiane a beaucoup de matière dans ses archives, ce qui a été une belle découverte en collaborant avec Maxime pour monter cette exposition. Maxime, avec sa grande culture photographique, est un élément essentiel dans ce processus.

Chez Jeito Photo, un aperçu de la deuxième exposition, “Voyage Intérieur” de Carolina Luna, de Préludes Photo.

Un aperçu de la deuxième exposition, “Voyage Intérieur” de Carolina Luna.

P.P. : Enfin pour terminer, parlons un peu du futur. En mai 2024 Jeito accueillera notamment pour la première fois une exposition collective, celle des participants au mentorat photo que nous organisons chez Préludes à partir du mois d'octobre. Est-ce que tu peux nous parler brièvement de cette collaboration et pourquoi il est si important de soutenir des écritures émergentes ?

L.P. : Ce qui m'attire dans ce projet, c'est l'intérêt de voir comment les projets vont évoluer et ce qui en ressortira. Il y aura certainement beaucoup d'étapes et de dévolutions dans les travaux de chacun au fil du temps.

L'intérêt d'une expression collective et d'une exposition commune est d'apprendre à fondre un langage commun, d'adapter son travail pour créer quelque chose de cohérent ensemble. Une expo collective permet de mettre un point final à une série ou un projet, ou du moins d'ouvrir une nouvelle étape. C'est comme un aboutissement, surtout lorsqu'on voit ses photos sur le mur, car la photo existe vraiment lorsqu'elle est sur papier. Le tirage photo et l'exposition sur le mur sont des finalités importantes pour un photographe, car cela permet de faire connaître son travail et de le valoriser au-delà des réseaux sociaux. Parfois, nous avons tendance à montrer nos projets avant qu'ils ne soient finis, mais une expo est une belle opportunité de présenter un travail abouti. Nous sommes fiers chez Jeito d’offrir cet espace pour accueillir les participants au mentorat qui exposeront une partie de leurs projets photo !

Jeito Photo, un superbe espace dédié à la photographie à Saint-Etienne qui accueillera l’exposition collective des participants au mentorat photo de Préludes. Rendez-vous en mai 2024 !

Un superbe espace qui accueillera l’exposition collective des participants au mentorat photo de Préludes. Rendez-vous en mai 2024 !


Mentorat photo par Préludes Photo pour produire un projet photo personnel.

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Plongez dans une expérience collective stimulante et réalisez votre plein potentiel artistique sur une période prolongée.


Jack Solle et Carolina Luna

Fondateurs de Préludes Photo, nous sommes férus de photographie de rue, de voyage et de paysage, et transmettons notre passion pour la narration visuelle à la croisée de nombreux chemins photographiques dans les formations que nous proposons en France et à l’étranger.


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