Photographie de rue à La Havane, Cuba : Comment travailler vos scènes ?
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Ce qui suit est une transcription de la vidéo ci-dessus.
Salut à vous la communauté ! Aujourd’hui on se rend à Cuba, et plus précisément à La Havane, pour un nouvel épisode de “Travailler la scène”. Ensemble, nous allons explorer la magnifique capitale cubaine, une ville qui a tout pour séduire les photographes : histoire, culture, architecture, musique et, bien sûr, la gentillesse de ses habitants. Cuba est un pays unique, avec une histoire politique et sociale complexe. L'empreinte de la révolution, la mystique de ses musiciens, la beauté de ses paysages ont fait de la « Perle des Caraïbes » un lieu à visiter au moins une fois dans sa vie. C’est un pays ayant une place particulière dans nos cœurs chez Préludes et c’est avec grand plaisir que initions une série de vidéos cubaines à La Havane, une destination idéale pour les photographes de rue avides de rencontres et de lumières.
Carolina et moi nous y sommes rendus plusieurs fois et avons organisé il y a peu notre premier voyage photo sur place, en mars dernier, qui a été un franc succès. Nous y retournerons en 2025, du 16 au 26 février, pour un nouveau workshop alors n’hésitez pas à visiter notre site où vous trouverez le programme complet de ce voyage unique, hors des sentiers battus. Et maintenant, sans plus attendre, entrons dans le vif du sujet.
Saisir la vie quotidienne
Pour vraiment saisir l'essence d'une ville, il faut plonger dans sa vie quotidienne. Cela signifie être présent dans les moments où la ville s'anime, capter son rythme de tous les jours, et se rapprocher des gens qui l’habitent, la rendent vivante. Au-delà des monuments, des restaurants et des musées, c'est cette immersion qui je le crois révèle l'authenticité d'un lieu, sa nature. S'éloigner du circuit touristique est parfois un défi, mais c'est ainsi que l'on crée des images et des souvenirs qui font davantage sens. Aujourd'hui, nous allons partager avec vous quelques-uns des endroits qui nous ont le plus marqués et qui, selon nous, méritent d'être découverts.
Le premier sujet que l’on va aborder, c’est celui des transports. À La Havane, on trouve une variété impressionnante de moyens de transport. Il y a les bus publics, mais aussi des taxis collectifs qui peuvent transporter jusqu'à 12 personnes. On y voit également des motos équipées de charrettes, ou des vélos tuk-tuk, parfaits pour les courtes distances. Il est important de savoir qu'à Cuba, le transport est une problématique en soi pour les locaux, une espèce de sport national, que les touristes de passage ne font que percevoir. C'est pourquoi nous avons choisi de photographier autour de ces taxis collectifs, afin de vous offrir un aperçu plus engagé et précis de la vie quotidienne des Cubains.
Dans cette séquence, je me trouve dans un coin de rue de Centro Habana, non loin du quartier chinois, tôt le matin lorsque les gens se rendent au travail ou à l’école. Pour bien comprendre ce que vous voyez, il est essentiel de donner un peu de contexte sur la situation des transports à La Havane. En raison de l'embargo, des pénuries d'essence, mais aussi d'une culture de partage et parfois de gratuité des transports pour la classe ouvrière (même si c’est moins fréquent aujourd'hui), le transport à Cuba est un véritable chaos organisé. Depuis quelques années, le manque de transports publics a conduit certaines entreprises privées à prendre le relais. Vous verrez des propriétaires de vieilles voitures remplir ce rôle, illustrant comment les Cubains s'adaptent à ces défis quotidiens.
Pour cette scène, j'ai consacré environ 30 minutes à capturer l'essence de ce coin de rue animé. En repérant l'endroit quelques jours auparavant, j'avais anticipé la magnifique lumière matinale, ce qui m'a incité à me lever tôt pour profiter de cette ambiance dorée. Je me suis rapproché de mes sujets, scrutant attentivement chaque angle pour exploiter au maximum cette lumière. Les habitants étaient assez ouverts à ma présence et ne semblaient nullement gênés par ma caméra, ou très peu. En fait, je me suis parfois senti presque invisible, tant les gens étaient absorbés par leur quotidien : trouver un moyen de transport, trouver un passager à qui vendre une place dans leur voiture. J’ai fait affaire bien sûr à quelques regards curieux, ce sont souvent eux qui font les bonnes photos d’ailleurs, mais en général porteurs de bienveillance ou dans la majorité des cas, indifférents, chacun continuant sa routine sans prêter trop d'attention à ma présence.
Une autre occasion de capturer l'essence de la vie quotidienne à La Havane est liée au sport. Dans différents quartiers de la ville, on trouve des terrains de football, de basket-ball et de base-ball où il suffit de demander l’autorisation de photographier. Une fois notre présence acceptée, les jeunes cessent de nous prêter véritablement attention, à part quelques curieux intéressés par notre matériel. Cela nous permet de capturer des scènes pleines de fraîcheur, de jouer avec les couleurs, les ombres et bien entendu le mouvement. Ces lieux mettent à l'épreuve notre réactivité pour saisir ces mouvements et offrent diverses situations dynamiques pour composer des scènes, à la fois sur et en dehors du terrain, tout en nous fournissant une toile de fond visuellement attrayante.
Dans ce cas précis, nous devons avouer que la lumière n'a pas été idéale pour travailler la scène comme nous l'aurions souhaité. Bien que nous ayons pu tirer parti des contrastes et des silhouettes créés, il aurait été préférable d'avoir une plus grande partie du terrain éclairée pour pouvoir jouer davantage avec ces éléments en nous déplaçant dans l'espace. Mais c’est un lieu que nous avons découvert par hasard, La leçon à retenir ici, c'est qu'il est bon d'être surpris, de laisser l’occasion à nos déambulations de nous offrir de bonnes opportunités photographiques. Rappelez-vous que le meilleur allié d’un photographe c’est une bonne paire de chaussures, alors parcourez, explorez, revenez. Dans ce cas, c’était l’un de nos derniers jours sur place, donc nous n’avons pas pu y retourner à l’horaire voulu, une autre fois peut-être… Mais vous voyez néanmoins tout l’intérêt d’anticiper la lumière à l'avance, car ça peut nous donner plus de liberté et d'occasions pour obtenir la photo parfaite.
Enfin, nous ne pouvions naturellement pas ne pas évoquer les marchés. Comme vous le savez sans doute si vous avez parcouru certaines de nos vidéos précédentes, les marchés sont pour nous une excellente occasion de découvrir la vie locale et de capturer de beaux clichés. Nous aimons les marchés parce qu'ils offrent une variété de situations et de scènes où les gens font leurs courses ou discutent entre eux. Ils nous permettent également de découvrir, à travers les produits, et parfois les services proposés, quels types de vêtements sont portés, quels types de nourriture sont consommés et de quelle manière. Toutes ces informations nous aident à mieux comprendre les gens et leurs coutumes, à comprendre leur manière d’être particulière, et à intégrer cette compréhension à nos images comme tout autant d’éléments visuels qui servent notre narration.
Dans le cas qui nous intéresse, nous nous sommes retrouvés dans un marché assez vaste dans son extension, avec de nombreuses personnes qui circulaient et se croisaient dans toutes les directions, notamment des vendeurs ambulants de fruits et légumes, ce qui nous a confrontés à la difficulté de pouvoir « isoler » nos sujets ou de nous concentrer sur quelques situations simples pour réaliser des images faciles à lire, nous donnant comme résultat des compositions chargées et des cadrages encombrés.
Mais il est toujours intéressant de relever le défi, c'est un bon entraînement et, comme nous l'avons mentionné précédemment, il est important de prendre le temps d'accommoder l'œil et les sens jusqu'à ce que nous trouvions des choses qui attirent notre attention et enrichissent notre récit.
Nous ne nous lasserons pas de le dire, les Cubains sont vraiment très sociables et ouverts et nous n'avons donc eu aucun inconvénient à photographier, au contraire, c'est une expérience de plus comme tant d'autres enrichissantes que ce pays nous a données.
Parcourir un peu le marché avant de prendre des photos, voir quelle est la dynamique de l'endroit ou simplement se tenir dans un coin pendant un moment sont quelques-unes des choses que nous avons faites pour réussir à obtenir quelques clichés intéressants.
À la recherche de la profondeur
Comme nous le savons, l'image, parmi ses nombreuses significations, est avant tout la traduction d'un moment tridimensionnel en une représentation bidimensionnelle. C'est pourquoi il est essentiel de donner du volume et de la profondeur à nos compositions, de recréer l'idée d'espace et d'offrir au spectateur la possibilité de le comprendre et de se sentir immergé, d'une certaine manière, dans cette représentation.
Pour y parvenir, nous vous proposons aujourd'hui d'explorer la notion de profondeur à travers les lignes et les plans. Les lignes directrices jouent un rôle crucial dans nos images car elles orientent le regard. Ces lignes peuvent guider la lecture de notre image, indiquant où 'entrer' et où porter notre attention. Grâce à cet effet, elles nous permettent de percevoir l'espace et les dimensions de notre composition, en nous offrant une perspective cohérente."
Prenons par exemple cette scène. Cette image m'a tout de suite attiré par les jeux de contrastes à cette heure de la journée et les jeux de lignes, comme les ombres des bâtiments, qui donnent une dimension constructiviste à l'image. J'ai volontairement sous-exposé, plongeant de grandes parties de mon image dans la pénombre, pour faire ressortir les personnages dans la lumière.
Regardez comment l'ombre des personnages sur la droite s'allonge vers le centre de l'image, comment celle de la voiture dont on voit une portière apporte une velouté à l’image, une certaine rondeur, qui donne aussi la possibilité de circuler jusqu’au personnage de gauche, celui que l’on distingue le mieux, au premier plan, qui cachant celui se situant derrière lui, apporte une sensation de profondeur naturelle.
Aucun des personnages néanmoins ne me regarde ; leurs regards sont fuyants, on ne peut parfois que l’imaginer (voir personnages de dos - policier et petite fille). Les lignes créées par leurs attitudes corporelles dirigent le regard, permettant à la fois à celui-ci de circuler, de s'échapper et parfois même de se retrouver piégé, ne sachant où aller.
L'une des techniques permettant de mettre en pratique l’idée de profondeur est ce que l'on appelle communément la technique du pêcheur. Selon cette approche, le photographe choisit d'abord le décor dans lequel il va mettre en scène ses personnages. De cette manière, nous pouvons nous positionner de façon à ce que les lignes soient notre premier élément de composition et que nous puissions ensuite attendre que quelque chose d'intéressant se produise. C'est une façon d'avoir un certain « contrôle », si vous voulez, dans un genre comme la photographie de rue où le mouvement et le caractère éphémère de certaines situations peuvent rapidement nous frustrer.
Une autre façon d'obtenir cette profondeur est l'utilisation des plans, c'est-à-dire la distance que j'ai entre les sujets et l'appareil photo et entre les sujets entre eux. Ainsi, si nous parvenons à enrichir nos compositions de plusieurs plans avec différents sujets d'intérêt ou scènes, nous serons probablement en mesure de donner plus de profondeur et d'intérêt à nos images.
Comme dans cette image, où on observe un jeune adolescent au premier plan qui nous regarde fixement, son visage à moitié caché derrière un mur d'enceintes.
Ce mur fait totalement partie de l'image. Il est un peu flou et fait office de première frontière à traverser, donnant naturellement une première sensation de profondeur à l’image. La ligne qu’il forme dirige par ailleurs le regard vers le visage du jeune garçon.
Derrière lui, un autre personnage, un autre garçon, ne me regarde pas mais est orienté vers le personnage principal. Le fond, un terrain de basket que nous avions déjà aperçu dans d’autres clichés, ajoute du contexte à l'image, tout en permettant de jouer avec les couleurs et les lignes. En raison de la faible profondeur de champ, ce décor est flou et donne cette sensation de profondeur.
Penser en couleur
Lorsque l'on parle de photographie en couleur ou en noir et blanc, il s'agit de deux langages différents. Dans une image en noir et blanc, les couleurs présentes sont réduites à une gamme de gris et c'est pourquoi nous sommes invités à observer davantage les formes, les textures et les lignes. Alors que l'univers de la couleur, lui, ajoute une couche de complexité, puisque les couleurs apportent leurs propres tons et nuances et qu'aujourd'hui, entre les filtres et les réglages que nous permettent certains appareils photo et les retouches qui s'ensuivent, les résultats peuvent être infiniment variés.
Si l'on parle de couleur et de composition, on peut faire deux distinctions : composer en couleur et composer avec la couleur. Les différences sont subtiles mais non moins importantes. Composer en couleur nous présente le principe de réalité dans lequel nous vivons, celle que l’on perçoit, un monde en couleurs que l'appareil photo traduit avec plus ou moins de fidélité. Composer avec la couleur, c'est relever le défi de trouver dans les couleurs présentes la complémentarité, l'harmonie et les palettes qui peuvent être générées par leur combinaison et qui produiront des effets divers dans nos images et chez ceux qui les voient.
Nous aborderons plus en détail la théorie des couleurs dans une prochaine vidéo dédiée mais nous voulions tout de même évoquer aujourd’hui certaines idées liées à celle-ci. La Havane est en effet un terrain de jeu idéal pour exercer notre attention et notre œil à la couleur, en jouant avec ses combinaisons infinies. Basées sur le cercle chromatique, ces applications peuvent enrichir nos compositions. Mentionnons entre autres :
La gamme monochromatique : où nous pouvons explorer ce que produit la composition avec des éléments de la même couleur ou du même « ton ».
Les opposés complémentaires et les palettes de couleurs : dans le premier cas, deux couleurs opposées sur le cercle chromatique apportent un équilibre à l'image. Dans le second cas, les gammes de couleurs analogues ou contrastées créent une harmonie qui donne du dynamisme et attire notre œil. Elles peuvent également être utilisées pour renforcer une certaine émotion.
Souvent, ce qui attire notre attention, c'est un certain sujet, parfois une situation, et parfois simplement une couleur, ou plusieurs couleurs. Explorer les possibilités de composition que nous offrent les couleurs nous aide à aiguiser notre regard et à créer des images expressives. Mais en plus, être conscient de l'utilisation de la couleur nous permettra de construire notre propre style visuel d'une part, et d'autre part, cela nous aidera à donner de la cohérence et de l'unité à un projet ou à une série d'images.
Photographier le mouvement
Nous avons parlé précédemment de l'importance de s'éloigner des clichés pour explorer d'autres récits possibles. Pour créer ces nouvelles perspectives pendant notre séjour à La Havane, nous avons décidé de visiter des lieux qui offrent un regard différent sur la ville. Avec les participants au voyage photo que nous avons organisé, nous nous sommes rendus au gymnase de boxe Rafael Trejo, une salle légendaire, située au cœur de la Vieille Havane, imprégnée de l'histoire de la boxe cubaine pour avoir notamment formé plusieurs champions olympiques.
Elle forme aujourd’hui non seulement de jeunes boxeurs cubains prometteurs, mais aussi des athlètes du monde entier venus spécialement pour s'entraîner. Après avoir discuté avec Alberto, l'entraîneur principal, celui-ci a bien voulu nous ouvrir les portes du gymnase pour une matinée d'entraînement, nous permettant de découvrir la tradition de la boxe cubaine et de capturer des images pleines de vie.
Ce cadre unique nous a offert une multitude de situations intéressantes pour nous entraîner, non pas à la boxe, mais à perfectionner notre technique photographique. Chaque fois que nous abordons une nouvelle scène, la première chose à considérer, en plus de notre sujet principal, est la lumière. Dans ce gymnase à ciel ouvert mais recouvert en son centre d’une grande bâche, nous avons été confrontés à une lumière du milieu de matinée et de mi-journée qui pénétrait par le haut, créant un fort contraste entre les zones éclairées et les zones d'ombre. Notre conseil dans ces situations est d'inclure ces contrastes dans notre cadrage et de jouer avec les lignes générées entre la lumière et l'ombre. Utilisez les contre-jours pour dessiner des silhouettes et composez avec les ombres prononcées comme éléments principaux de votre image. N’hésitez pas pour ce faire à sous-exposer vos images, cela les rendra plus dramatiques, et vous permettra d’accentuer la géométrie à l’œuvre.
Le deuxième défi concerne le point de vue. Pour capturer ces contre-jours, ces bras croisés et ces gestes expressifs, il est nécessaire de se déplacer dans l'espace. Prendre en compte la perspective lors de nos prises de vue permet de donner du dynamisme à nos images, en créant des lignes qui guident le regard du spectateur de manière fluide. Cela suscite également son intérêt en offrant un nouveau point de vue, apportant rythme et originalité à notre histoire. Comment obtenir cette perspective ? En se déplaçant, en changeant et en jouant avec le point de vue, c'est-à-dire la position que nous adoptons face à notre sujet. Ne vous contentez pas de ne faire qu’une photo. Travaillez votre scène !
Une vitesse d’obturation très rapide vous donnera la possibilité de figer le mouvement, Le mode rafale celui de saisir plusieurs images afin de capturer l’instant décisif, l’action privilégiée.
Une mise au point continue vous permettra de suivre vos sujets, celle-ci prenant compte des modifications de la distance entre vous et ceux-ci, tant que vous maintiendrez le déclencheur appuyé.
Travailler avec ce mode de mise au point impliquera également de faire le choix de la façon dont l’appareil photo effectue la mise au point, en définissant vos collimateurs de mise au point, et si vous travaillerez par exemple en “zone”, en “point unique” ou en “suivi”. Ici on peut varier entre l’option “zone” où la mise au point suit le sujet situé dans la zone de mise au point sélectionnée et “suivi”, où la mise au point suit les sujets qui se déplacent sur une large zone de la vue.
Edificio Girón
Un autre endroit qui nous a donné un point de vue différent sur la ville de La Havane est l’immeuble Girón. Déjà exploré et photographié par Jean Christophe Béchet dans son livre Habana Song (dont nous avons effectué une analyse approfondie dans une autre de nos vidéos), nous n'avons pas pu nous empêcher de le visiter et de nous faire une idée de l'endroit par nous-mêmes.
Ce bâtiment particulier mais délabré, inauguré en 1967, est situé en face du front de mer et abrite encore aujourd'hui plusieurs familles qui y vivent.
Sa forme particulière est constituée de deux tours reliées par un centre doté d'un ascenseur qui, inexplicablement, fonctionne encore, et par des passerelles qui relient deux côtés avec des escaliers rongés par le salpêtre qui génèrent un contraste particulier entre l'intérieur lugubre et la vue incroyable sur la mer des Caraïbes d'un côté et sur la ville de La Havane de l'autre.
Nous ne sommes pas restés très longtemps sur place, notre présence était avant tout motivée par la série de Béchet, et l’envie de découvrir ce lieu insolite par nous-mêmes. Nous avons tout de même pu en sortir quelques images intéressantes je crois.
Ce qui prédomine ici, ce sont bien entendu les jeux de lignes et de formes, mais aussi d'ombres et de textures, idéal pour les amateurs de photographie d'architecture mais aussi, sans doute, de noir et blanc.
Nos images les plus marquantes ont néanmoins été prises à l’extérieur du bâtiment, à son pied, et s’intègrent assez bien à l’esthétique street que nous avons travaillé sur place.
Les meilleurs quartiers pour la photo de rue
Les rues de La Havane se parcourent essentiellement à pied, surtout si l'on parle du Malecón, de la Vieille Havane et de Centro Habana, trois endroits où les frontières sont floues mais où l'on peut néanmoins trouver des scènes très différentes et intéressantes en photographie de rue. La Vieille Havane est l'un des quartiers les plus touristiques et les plus visités, mais c'est dans sa périphérie, plus loin de son épicentre, que nous avons trouvé les scènes les plus intéressantes. Les moments que nous avons le plus photographiés sont les matins et les fins de journée, classique. Dans la mesure du possible, nous essayons d'éviter de photographier à partir de midi et du début de l'après-midi, d'abord pour éviter la chaleur, mais surtout pour éviter la lumière crue qui est souvent moins intéressante.
Le Malecón est un autre endroit recommandé pour la photographie. Cette promenade située face à la mer des Caraïbes s'étend sur environ 8 kilomètres, de l'embouchure du port de La Havane à la Vieille Havane, en passant par le Centro Habana et en reliant le Vedado et la Plaza de la Revolución, ce qui en fait un classique de cette ville pour les habitants et les touristes.
C'est là que les jeunes se rassemblent et que les familles se promènent, surtout au coucher du soleil et les week-ends. C'est aussi un lieu où certains font de l'exercice, d'autres pêchent, tandis que les musiciens cherchent un pourboire en échange d'une chanson et où les amoureux se rencontrent. En suivant cette promenade côtière et en entrant de temps en temps dans les différents quartiers qui la bordent, vous aurez la possibilité de trouver de nombreuses images à faire.
Dans le centre de La Havane, nous pouvons découvrir le cœur de cette ville et de ces gens qui vivent essentiellement à l'extérieur, dans l'espace public. Comme si le temps s'était arrêté, on trouve dans ce quartier de nombreux bâtiments anciens qui, même s'ils manquent d'entretien, font partie de l'identité unique du centre de La Havane. Ici, dans la rue, les gens discutent bruyamment, tandis que quelqu'un répare une voiture américaine ou change une roue de vélo. Des marchés s'y installent également et des chiens se disputent le territoire tandis que des enfants jouent. Dans ce quartier qui semble interminable, nous avons discuté avec des gens de l'histoire et de la politique de la France, de Cuba et de l'Argentine. Il faut dire que les Cubains sont non seulement très sympathiques et souriants, mais aussi très polis et toujours ouverts à une bonne conversation.
Par exemple, dans cette scène, j’ai pris le temps de photographier à plusieurs reprises cet homme en train de nettoyer sa voiture. Il m’a vu, m’a souri, j’en ai profité pour prendre le temps, m’approcher, voir si je pouvais composer avec d’autres éléments, personnages gravitant autour.
On a échangé quelques mots, je me suis rapproché encore davantage, pour ne finalement saisir que son geste, un détail de la scène qui en vérité me paraissait être le plus concluant, le plus parlant. Je suis même allé jusqu’à lui demander de prendre son temps pour nettoyer, afin de saisir cet instant.
C’est l’avantage de pouvoir communiquer avec les gens, que ce soit dans un espagnol courant ou en échangeant quelques bribes de vocabulaires, vous serez toujours bien reçu, en montrant de l’empathie et de l’intérêt autour de vous, et souvent récompensés.
Mais, pour en revenir à l'aspect photographique qui nous interpelle, à La Havane nous nous sommes perdus dans ses rues en captant les derniers rayons de lumière, nous avons aussi traversé le quartier chinois et nous ne pouvions pas manquer l'avenue Simón Bolívar, où tant la lumière que les bâtiments et leurs façades colorées nous ont offert plusieurs scènes de rue, notamment le matin.
Conclusion
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