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Durant tout cet été, nous vous avons présenté les projets des participants au mentorat photo 2023/2024. Après les séries d’Agnès, Diane, David, Marie et Magali, il revient à Pierre Boupi et sa superbe série “Derrière la…” de terminer cette exploration. Pierre, c’est le coloriste du groupe, un photographe de rue 100% tourné vers une exploration plastique de la rue, faite de rencontres plus ou moins fortuites avec les passants qui peuplent les rues de Paris et de l’Île-de-France.

La street selon Pierre Boupi

Pierre est un talentueux photographe que nous avons découvert lors de notre stage au pèlerinage gitan des Saintes-Maries l'année dernière. Il nous a tout de suite captivés avec ses clichés alliant compositions précises et une ironie sauvage. Son travail est une démonstration éclatante de ce que la street photography peut offrir de meilleur : des images vibrantes de vie, pleines de petites coïncidences, de décalages subtils et de moments comiques ou absurdes qui, lorsqu'ils sont saisis, deviennent des œuvres puissantes.

Pierre le décrit parfaitement : "Faire une photo, c’est à la fois chercher le contact et le refuser, être en même temps le plus là et le moins-là." Cette philosophie se retrouve dans chacune de ses images, où la présence discrète du photographe permet de capturer l'essence même de la rue.

Une série cohérente et harmonieuse

Ce qui est particulièrement remarquable dans le travail de Pierre et son processus durant le mentorat, c'est la manière dont il a réussi à tisser des liens entre ses archives personnelles et ses nouvelles créations. En revisitant ses nombreux snapshots passés, Pierre a su construire une série cohérente et harmonieuse, où la couleur et les surfaces poreuses et réfléchissantes se mêlent pour offrir une lecture complexe de la réalité urbaine.

Comme le souligne le journaliste Niko Rodamel dans un article paru dans le magazine "Époque" à l'occasion de l'exposition des participants chez Jeito Photo, la série de Pierre nous soumet "une street photography esthétisante qui dévoile un univers à la fois chaud et trouble, quelque part entre le New York de Saul Leiter et les rues athéniennes de Marina Nota." Pierre a réussi à créer des images qui non seulement captivent par leur esthétique, mais qui provoquent aussi une réaction émotionnelle intense, rendant le quotidien parfois absurde, parfois surréel.

Un travail de persévérance et de création

Pierre ne s'est pas contenté de ses acquis. Il a produit énormément de nouvelles images dans le cadre même du mentorat, persévérant dans son idée initiale d'aller chercher du sens dans sa production passée et d'y ajouter de nouvelles couches créatives. Cette démarche rigoureuse et passionnée a abouti à une série de très grande qualité, où la perception graphique des couleurs n'a jamais été aussi émotive.

L’odeur de la rue

À l’image d’un Bruce Gilden, les images de Pierre ont l’odeur de la rue, celle émanant d’une posture, d’une démarche où il faut toujours tenter et oser et créer les conditions d’apparition d’une photo, car il vaut mieux une photo ratée qu’une photo manquée.

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