Mentorat photo 2023/2024 : Empreintes, par David Blondiaux
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Alors que la première édition de notre mentorat photo en ligne vient tout juste de se conclure par la publication d’un magazine réunissant les projets des participants et une superbe exposition collective dans la galerie Jeito Photo, dont le vernissage a eu lieu le 7 juin 2024, nous souhaitons vous présenter ces œuvres personnelles développées par un groupe de photographes talentueux. Après le projet d’Agnès et celui de Diane, place à celui de David Blondiaux, qui avec “Empreintes” nous invite à explorer la Côte-d’Opale, située en face des falaises du sud-est de l'Angleterre, d’une manière faisant écho au cinéma surréaliste.
La plage comme territoire
Pour David, l'univers de la plage est une source inépuisable et intarissable d'inspiration. Habitant au quotidien à Paris, il se rend de manière fréquente dans cette région de la Côte d’Opale, fasciné par ses contrastes. Dans sa série, il oscille en permanence entre douceur de vivre et violence, trouvant dans le milieu marin une stimulation constante pour son imagination et sa créativité, plongeant les plages de la Côte d’Opale dans une atmosphère enivrante, onirique, incertaine voire oppressante.
David explique : "Comment conférer à ces tranches de vie à priori ordinaires et banales une nouvelle dimension inattendue, imprévisible, surnaturelle ? En combinant et juxtaposant trois voire quatre images distinctes, je me suis efforcé de leur appliquer le rythme d’une partition de musique. J’ai volontairement désynchronisé les horizons, renforcé les contrastes, saturé les ciels pour créer de nouvelles partitions."
Un projet né de la persévérance
Au cours du mentorat, David a dû parfois batailler pour trouver sa manière de représenter sa Côte d’Opale. Alors que le territoire d’exploration a été très rapidement défini, il s’est heurté dans un premier temps à une représentation parfois trop classique de ce territoire. Membre d’un club photo, pratiquant depuis longtemps la photographie, la technique est à n’en pas douter l’un des points forts de son regard. Ce qu’il manquait néanmoins, c’était un véritable point de vue. Ne lâchant rien, David a su faire preuve d’une grande témérité au cours des longues semaines de formation. Profitant des retours du groupe, il a su se remettre en question et approfondir sa démarche artistique, la menant dans une direction insoupçonnable, et inventant une nouveau langage lui étant propre, fait de compositions surréalistes et fantastiques qui déstructurent la réalité.
L’idée de structure est bien au cœur de la série. David joue de manière incessante avec nos attentes en déployant une géographie inédite, utilisant des techniques de montages qui combinent plusieurs photographies pour créer des scène irrationnelles. “J’ai alourdi l’atmosphère, provoqué l’inconnu”. Grand amateur de musique et surtout de cinéma, sa volonté d’appliquer des rythmes musicaux à ses compositions visuelles, lui a permis de transformer des images a priori banales en symphonies visuelles. Ses œuvres invitent à une immersion totale dans des univers parallèles, où le temps et l'espace sont distordus et les frontières entre le réel et le surréel s'estompent.
Une rencontre entre l’homme et son imaginaire
La participation de David au mentorat lui a permis de mettre en valeur ces tranches de vie marines d’une manière foncièrement originale. Ses photographies, présentées en triptyques et quadriptyques, évoquent ainsi des atmosphères mystiques et oniriques, transformant la plage en un lieu de rencontre entre l'homme et son imaginaire, toujours avec cette idée de structure au cœur des enjeux narratifs et esthétiques.
Réflexion sur les bouleversements permanents des rapports entre l’homme et la nature, David nous invite à découvrir, à travers ses compositions, un monde où les plages de la Côte d'Opale deviennent des lieux mystérieux et envoûtants, oscillant entre sérénité et chaos. Ses œuvres constituent autant de vecteurs pour symboliser cette distorsion entre le temps et l’espace, entre le passé, le présent et l’avenir, entre l’actuel et le surréel.