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Ce qui suit est une transcription de la vidéo ci-dessus.

Bienvenue pour un nouvel épisode de "Travailler la scène". Après Marrakech il y a quelques semaines, nous voici de nouveau au Maroc, dans une ville très différente mais tout aussi fascinante, nous avons nommé Essaouira !

L’idée derrière "Travailler la scène" est de vous partager notre démarche et notre expérience pratique dans les divers lieux que nous visitons. Nous sommes convaincus que ces enseignements peuvent contribuer à l'amélioration de plusieurs compétences photographiques dont nous pouvons tous avoir besoin dans certaines circonstances bien particulières.

Avec son centre historique bien préservé, ses murs blancs contrastant avec le bleu de l'océan et ses scènes de vie authentiques, Essaouira séduit depuis de nombreuses années les photographes du monde entier. Lorsque vous vous promenez dans les ruelles étroites de cette ville portuaire, une atmosphère bohème captivante vous enveloppe, éveillant votre créativité. Lorsque le soleil se couche sur l'horizon, la lumière sublime d'Essaouira crée une ambiance magique avec des teintes dorées et rosées idéales pour des images poétiques. Les vastes plages de sable associées aux vagues venant se briser contre les rochers offrent des opportunités uniques pour capturer des images à couper le souffle.

À la recherche de la lumière

Mais la véritable richesse photographique d’Essaouira réside probablement entre ses murs. En tant que ville portuaire située sur la côte atlantique du Maroc, sa médina, protégée par des remparts, constitue le centre d'intérêt principal et un lieu privilégié pour la photographie, offrant là-encore des opportunités uniques de se perdre dans ses petites rues étroites, parfois désertes, parfois pleines de vie. Face à la mer, les imposants remparts de la Skala de la Kasbah, ornés d'anciens canons de métal, dominent le quartier historique et offrent des vues imprenables sur l'océan et les couchers de soleil spectaculaires. C'est ici que nous abordons le premier sujet de cette vidéo : la lumière.

Comprendre la lumière de cette ville nous permettra d'enrichir nos compositions en rehaussant les couleurs et en découvrant des formes et des lignes de contrastes. Essaouira offre également une large plage horaire propice à la capture d'une multitude d'images uniques et variées, chaque instant étant une précieuse opportunité de créer des photographies mémorables.

En abordant le thème de la composition, nous nous devons d’évoquer nécessairement la géométrie, et plus particulièrement les lignes. Celles-ci dirigent notre regard, apportant un certain ordre et sens de lecture, en plus de séparer les plans et de délimiter les angles ou les parties de notre image qui, selon ce qu'elles contiennent, offrent à notre œil à la fois harmonie et dynamisme. C'est l'une des clés qui constituent une bonne photographie. Rechercher la lumière, lorsqu'un contraste marqué est créé entre les zones de hautes lumières et les zones de basses lumières, offre également la possibilité de rechercher les lignes que ce contraste forme et de les incorporer à notre cadre pour apporter dynamisme et intérêt à notre photo.

Il est essentiel de suivre la lumière là où elle vous mène, et comme partout ailleurs, ne pas ignorer le potentiel unique des levers et couchers de soleil. Si vous êtes du genre à vous fatiguer rapidement, privilégiez des sessions courtes avec une lumière exceptionnelle pour maximiser l'impact visuel, plutôt que de passer toute la journée dehors. Les levers et couchers de soleil offrent une lumière dramatique à privilégier, avec des palettes de couleurs qui nous permettent d'inclure le ciel dans nos compositions et de photographier en contre-jour en jouant avec les silhouettes.

À Essaouira, celles-ci se créent notamment dans certaines de ses petites rues lorsque le soleil se couche ou se lève, et que l’éclairage artificiel prend de l'importance.

Retourner aux mêmes endroits

Lorsque vous explorez une nouvelle ville sur plusieurs jours, surtout si elle est de taille humaine comme Essaouira, il est crucial de revenir aux mêmes endroits à plusieurs reprises. Pourquoi ? Parce que c'est en comprenant le rythme d'un lieu, en saisissant sa dynamique, qu'on peut réellement en exploiter tout le potentiel. Vous voulez savoir ce qui s'y passe réellement, comment la lumière s'y comporte à différents moments de la journée, et bien sûr, où se trouve le meilleur point de vue pour capturer toute sa beauté. C'est ça, le secret pour des clichés qui sortent de l'ordinaire !

Un aspect qui fait du Maroc un pays d'une beauté sans pareille est sa lumière. Oui, chaque endroit a une lumière différente, créant des climats et des atmosphères distincts. À Essaouira, l'endroit par excellence pour la rencontrer est le port, un endroit que nous avons visité plusieurs fois à différents moments de la journée. En d’autres termes, nous avons travaillé la scène.

Car en photographie de rue, il est crucial de rester en mouvement, mais tout aussi important de savoir s'arrêter et d'observer attentivement. C'est dans cet équilibre subtil que nous parvenons à véritablement comprendre et analyser un espace dans toutes ses nuances, y compris sa lumière. Nous parlons ici des effets variés que la lumière peut produire, des ombres et des nuances qu'elle crée, ainsi que des zones qu'elle éclaire et de celles qu'elle laisse dans l'obscurité. C'est en maîtrisant cet aspect que nous serons en mesure de capturer des images vraiment saisissantes et évocatrices.

Lorsque nous voyageons, il nous arrive souvent d'être tentés de visiter autant d'endroits que possible, pensant que cela enrichira notre expérience. Cependant, cette précipitation nous empêche parfois de réellement découvrir et apprécier un lieu. En réalité, lorsque nous identifions un endroit avec un potentiel photographique, il est souvent nécessaire d'y retourner à plusieurs reprises pour en saisir toutes les subtilités. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles nous accordons une grande importance à l'exploration en profondeur des lieux que nous visitons lors des voyages photo que nous organisons, faisant de ces expériences davantage des ateliers que de simples voyages, car elles nous permettent de nous immerger pleinement dans chaque destination.

Au port d'Essaouira, Carolina et moi sommes arrivés le premier jour dans l'après-midi. L'endroit nous a tout de suite séduits, et on a eu droit à un magnifique coucher de soleil en rentrant vers la médina. Mais bon, quelque chose clochait, ça nous semblait un peu trop calme. On sentait qu'on avait raté quelque chose, qu'on était arrivés trop tard. Alors le lendemain, pas de doute, on s'est levés à l'aube. On voulait voir l'arrivée des pêcheurs, et on a fait pareil le jour suivant. Et là, bingo ! On a compris qu'on avait trouvé la clé pour vraiment capturer l'essence du lieu. On a saisi le mouvement des travailleurs, l'effervescence autour des bateaux qui débarquaient, et tout ça avec la lumière magique du lever de soleil qui révélait tous les détails cachés.

Prendre le temps de travailler la scène nous permet ainsi d'améliorer notre composition en comprenant mieux où nous positionner ou jusqu'où nous approcher. Et bien sûr, cela nous permet également de rencontrer des gens très agréables avec qui nous pouvons partager des moments forts et qui sont une partie essentielle de la raison pour laquelle nous voyageons.

Dans cette séquence, on peut me voir m’approcher des pêcheurs et des marchands de poissons venant pour les uns décharger et pour les autres récupérer le poisson qu’ils vendront par la suite au marché et dans les étals dans le centre d'Essaouira. Ces images ont été capturées alors que le soleil était déjà assez haut dans le ciel, lors du deuxième matin sur place.

Ce qui est remarquable ici, c'est le temps que nous avons passé Caro et moi à observer avant même de prendre des photos. Cette approche nous a permis de comprendre les dynamiques à l'œuvre, d'identifier les différents acteurs et personnages présents, ainsi que leurs rôles respectifs. De plus, cette observation nous a aidés à saisir le sens et le comportement de la lumière, ce qui nous a permis de multiplier les points de vue et d'anticiper les moments clés.

Ensuite, l’approche volontaire mais respectueuse dont nous avons fait preuve a selon moi été cruciale. Nous avons pris le temps de nous faire accepter par les personnes présentes, qui étaient en train de travailler et pouvaient être dérangées par notre présence. Notre attitude ouverte et honnête a généralement été bien perçue, ce qui nous a permis de capturer des images authentiques et de nous immerger pleinement dans la scène.

Il est important de souligner que même si nous ne sommes pas rémunérés pour notre travail photographique, nous sommes légitimes avec un appareil photo entre les mains. C'est notre outil de travail et d'expression, et il est essentiel de ne pas le cacher dans ce genre de situation. Au contraire, montrer sa passion pour les gestes réalisés face à soi peut souvent susciter une réponse positive chez nos sujets, les rendant plus enclins à collaborer et à partager leur histoire, car conscients et fiers de l’intérêt que leur travail provoque chez l’autre.

Cette séquence illustre ainsi l'importance de prendre le temps d'observer, de s'immerger dans la scène et d'établir une connexion respectueuse avec les personnes que nous photographions. C'est en adoptant cette approche que nous pouvons exploiter pleinement le potentiel photographique de chaque situation et créer des images authentiques et significatives.

Travailler sa patience

Les souks de la campagne marocaine représentent une véritable source d'inspiration, loin des attractions touristiques habituelles. Comme nous l'avions souligné dans notre précédente vidéo tournée à Marrakech, les souks ne sont pas seulement des marchés, ce sont aussi des lieux de rencontre et de sociabilisation importants. Pour de nombreuses personnes venant de communautés éloignées, ces marchés hebdomadaires sont essentiels pour s'approvisionner et se retrouver, et offrent au visiteur attentif, une véritable immersion dans la vie quotidienne marocaine.

Dans les souks ruraux, comme c'est généralement le cas dans l’ensemble du Maroc, l'un des principaux défis réside dans la photographie des habitants, qui, en raison de certains aspects culturels, sont plus enclins à refuser d'être pris en photo que dans d'autres régions. Toutefois, il y a toujours beaucoup d'autres personnes disposées à accepter et à esquisser un sourire pour l'objectif. Pour cela, nous devons parfois être prêts à interagir, à solliciter leur autorisation, voire à expliquer nos intentions par des gestes, en faisant face à certains refus, en nous présentant avec nos appareils photo, et en investissant du temps pour que notre présence soit acceptée.

Chez Préludes, nous avons une philosophie personnelle qui dit "il vaut mieux demander pardon que l'autorisation". Alors que certains peuvent y voir un manque d’éthique, nous y percevons une approche qui favorise l'authenticité et la spontanéité dans notre photographie. C’est pour cela que lorsque nous sommes dans des espaces publics comme les marchés, notre approche initiale consistera toujours à se montrer avec nos appareils photo, à prendre le temps de nous immerger dans l'ambiance et à capturer discrètement certaines scènes lorsque nous ne sommes pas sous le feu des projecteurs.

La patience est essentielle, comme nous l'avons déjà souligné. Trouver un endroit prometteur et attendre le moment propice est une des meilleures techniques à adopter dans des lieux aussi animés que les marchés, où l'action est constante et le mouvement incessant.

Dans d'autres situations, nous avons réussi à capturer quelques portraits grâce à notre appareil photo instantané, un sujet dont nous discuterons plus en détail dans les prochaines vidéos.

La plupart de nos clichés, surtout ceux qui immortalisent la vie quotidienne, sont le fruit de notre pratique de la photographie au fil de l'action, souvent à travers nos écrans, nécessitant une certaine habileté et une capacité à tolérer la frustration. Cette approche nous confronte à de nombreuses images "ratées", mais elle favorise aussi une démarche plus intuitive, offrant des perspectives changeantes où lignes et mouvements composent quelque chose de différent. En outre, ces clichés racontent l'histoire du lieu, l'éphémère de ces instants, notre acte de "voler" des images en toute discrétion, aiguisant notre capacité à nous fondre dans l'environnement pour devenir quasiment invisibles.

Enfin, photographier sans “regarder” nous permet d'être disponibles depuis la gestuelle pour établir un contact visuel avec les gens, ce qui revêt une grande importance au Maroc. D'autre part, cela nous permet de saisir les scènes dans leur globalité, avec tout ce qui se passe autour de notre cadre.

Voici quelques recommandations pour adopter cette approche : prévoir et ajuster les paramètres de notre appareil photo à l'avance, régler notre appareil avant de commencer à prendre des photos, et prendre le temps de les vérifier périodiquement est crucial. En particulier, en ce qui concerne la vitesse, il est important d'éviter les vitesses lentes pour éviter les photos floues. En ce qui concerne l'ouverture, il est préférable d'éviter les grandes ouvertures, ce qui nous permettra de travailler dans une plage d'ouverture sûre, dépendant ensuite des caractéristiques de chaque appareil photo. La possibilité de travailler avec un mode semi-manuel nous permettra de nous adapter à différentes conditions lumineuses.

Conclusion

Eh bien, c'est tout pour la vidéo d'aujourd'hui, merci beaucoup de l'avoir regardée. Et si vous êtes arrivés jusqu'ici, sachez que d'autres vidéos arriveront bientôt sur cette chaîne, abonnez-vous pour ne manquer aucune d'entre elles et n'hésitez pas à commenter et à partager pour que nous puissions continuer à produire du contenu et à discuter de photographie ! À la prochaine !

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